Presse
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Liberté Hebdo
1er février 2002
Des notes sur les notes
Vendredi 25 janvier : Ce fut un sympathique concert que celui qui permit au chef Heinz Wallberg de diriger d'entrée l'Ouverture Italienne en Ut majeur de Schubert. L'humour de cette pièce qui est un véritable pastiche de Rossini transparaît sous cette baguette expérimentée et malicieuse. Le pianiste Eugen Indijc vint, ensuite, tenir la partie de soliste du Concerto n°4 de Beethoven. Même s'il le fit avec un peu trop de sagesse chacun put apprécier ce concerto, souvent oublié au bénéfice de son suivant.
Enfin, Heinz Wallberg dirigea la deuxième Symphonie de Brahms, celle que son compositeur qualifiait de petite symphonie… De fait, c'est un carrefour de bien des compositeurs du passé et surtout de l'avenir. Le chef en est très conscient qui tire de l'Orchestre les meilleurs accents. Chacun des pupitres suit avec un compétence exemplaire. Quant au public qui remplit la salle jusqu'au moindre strapontin, il est heureux…

Mercredi 30 janvier : Au Colisée de Roubaix " La Clef des chants " offrait au premier spectacle de sa saison 2002, " Christophe Colomb ", spectacle lyrique sur des musiques d'Offenbach. C'est un véritable " Pasticcio " au sens baroque du terme puisqu'il s'agit de prendre des musiques inconnues du célèbre compositeur et des caler sur des textes réinventer pour l'occasion…
C'est, peut-être, là que le bât blesse un tantinet. Ces textes ne sont signés ni Meilhac, ni Halévy, les authentiques librettistes d'Offenbach, eux qui savaient si bien faire tomber le mot juste sur la note juste. Hélas ! ce métier est, désormais, oublié et les chanteurs doivent faire des acrobaties invraisemblables pour arriver à joindre les deux bouts… On a parfois, la désagréable impression d'assister à un film mal doublé… Ceci dit, cette rocambolesque parodie de la biographie de Christophe Colomb ne manque pas de qualités. La musique, en particulier est fort bien servie par l'Ensemble Musica, dirigé par Gille Nopre, avec un gaieté communicative. La mise en scène aérée de Jean-Louis Jacopin arrive à faire un tout de ces divers détails que sont les extraits choisis du maître. Plusieurs chanteurs font d'excellents choses : je pense à Nicole Fournié, Sylvie Althaparro, Lydia Mayo et Monique Borelli ; je pense à ce baryton très juste Matthieu Lecroart ; je pense à ce couple de souverains espagnols : Claudia Mauro et Scott Emerson, dans la droite lignée des Ménélas ou des John Styx. On regrettera que la distribution n'ait pas cette qualité, notamment le ténor qui tient le tôle-titre avec trop d'irrégularités.
Et puis l'hymne à certaine boisson gazeuse en petite bouteille m'est resté en travers de la gorge, surtout quant on l'a comparé à du Champagne.

Claude FABRE

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